Les violences physiques se définissent par toute action, quelle qu’elle soit, directe qui porte atteinte à l’intégrité physique, à la vie ou à la liberté d’un individu.

De toutes les formes de violences qui peuvent être exercée à l’encontre d’une personne, elle est la plus décelable car elle est susceptible de laisser des traces, surtout chez les enfants. Cependant, les voir n’est pas si simple car la victime fera tout ce qui est en son pouvoir pour dissimuler ses hématomes car elle ne supportera pas que l’on puisse voir ce corps meurtri et blessé qui lui fait mal, honte et la dégoûte. Qui plus est, certaines violences laissent peu de traces, elles aussi, comme les tentatives d’étouffement, de noyade, d’étranglement, ou bien des stigmates qu’il faut penser à chercher et savoir où les trouver (comme dans un cas de bébé secoué pour lequel il faut observer le fond de l’oeil).

La violence physique « pure » n’est pas le seul moyen d’atteindre l’intégrité d’une personne à qui l’on veut du mal, car elle n’est pas toujours nécessaire pour maintenir son pouvoir sur elle. En effet, si le bourreau frappe la table pendant  que je lui parle, il est là aussi coupable de violence physique, car je viens d’être menacée. Il est en train de me dire « tu m’ennuies, tu me dis non, ou ce que je fais ne te convient pas, je te préviens, je te frappe. Là c’est la table, la prochaine fois… c’est toi… » c’est valable pour la table, mas également la vaisselle qui vole ou le poing dans une porte, etc. 

A priori, un agresseur a recours à cette violence soit par pulsion (agression dans une rue, par exemple), soit parce que la pression qu’il mettait sur sa victime par ses cris, ses insultes, ses menaces (physiques et/ou verbales) s’est heurtée à une volonté de résister et d’indépendance, ou n’ont plus d’impact car sa victime finit d’une manière ou d’une autre, par devenir indifférente à ses attaques; en bref, lorsqu’il perd son emprise sur sa victime. L’agresseur furieux et « humilié » passera donc aux coups, à la contrainte (séquestration) ou à la brutalité physique. Et alors là, tous les coups sont permis (sans mauvais jeu de mots) ! Gifles, coups, brûlures, morsures, bousculades, cracher ou uriner dessus, pincements, étranglements, séquestrations, noyades, mutilations, coups avec armes, menaces d’écraser avec la voiture, coups sur d’autres membres de la famille ou sur les animaux pour atteindre sa victime, briser des objets auxquels elle tient… Bien sûr, avoir recours à la force n’empêche en aucun cas le bourreau de continuer à utiliser les violences verbales ou psychologiques, pour un impact plus écrasant.

Les violences physiques deviennent le théâtre d’un rapport de forces outrageant, blessant et harassant, car pour détruire et faire mal elles instaurent un climat de terreur et d’insécurité, la victime n’ose plus bouger, respirer, se lever la nuit, tourner à l’angle d’un couloir, toujours à l’affût de ce qui peut lui tomber dessus.

Si les blessures physiques infligées sont très douloureuses, nous sommes très loin d’imaginer ce que la victime vit sur le plan psychologique, surtout quand elles s’exercent sur le long termes (dans le cadre de maltraitances infantiles, par exemple) : la victime se sent terrifiée, humiliée, rejetée, abandonnée, dévalorisée, inexistante, mauvaise, coupable, peut devoir faire face à des attaques de panique, des sensations de mort imminente, etc.

La forme la plus grave de violence physique (après les violences sexuelles) est le meurtre, il est une atteinte volontaire et directe à la vie de la victime.

En résumé : les violences physiques sont les plus identifiables par les marques qu’elles sont susceptibles de laisser et peuvent s’exercer de diverses manières :

  • Atteinte à l’intégrité corporelle (cracher au visage, tirer les cheveux, bousculer, pincer, secouer, frapper, étrangler, noyer, empoisonner, battre, etc.)
  • Blessures corporelles (mutilations, morsures, brûlures, fractures, lacérations, plaies par armes blanches, utilisation d’arme à feu, etc.)
  • Contraintes corporelles (séquestrations, contentions, ligoter, attacher, etc.)
  • Violences physiques contre objets ayant de la valeur aux yeux de la victimes (jouets, livres, instruments, lettres, photos, papiers, confiscation d’objets, etc.)
  • Violences contre d’autres membres de la famille (frères, sœurs, mère, enfants, etc.)
  • Violences contre les animaux (frapper le chien ou le chat de la famille)
  • Violences alimentaires (restrictions, forçages, non accès aux soins, etc.)

 

 

Juridiquement, ça donne quoi ?

La gravité d’une agression physique se mesure par le nombre d’ITT (Incapacité Totale de Travail) estimés nécessaires au « rétablissement » de la victime. Les atteintes à l’intégrité physique qui se soldent par un nombre d’ITT supérieur à 8 jours sont considérées comme des délits, en dessous ce sont des contraventions. A l’heure actuelle, ces délits sont punis de 45 000€ d’amende et de 3 ans d’emprisonnement.

En cas de meurtre, le code pénal inflige une punition qui peut aller de 30 ans de réclusion criminelle (peine criminelle de droit commun prononcée par une cour d’assise) à une condamnation à perpétuité. Pour cette dernière, plusieurs éléments peuvent être pris en compte, comme le fait qu’il soit précédé ou suivi d’autres crimes (acte de torture, barbarie ou viol), par exemple.

 

 

Quelques chiffres…

  • 14% des français (soit plus d’un français sur dix) déclare avoir subi des maltraitances de la part d’un adulte pendant son enfance.
  • 45% en soupçonne la présence dans leur entourage, mais ne savent pas quoi ni comment faire.
  • 98 000 cas connus d’enfants en danger.
  • 216 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles chaque année

 

 

Bruyamment vôtre,