Pourquoi certaines relations ou interactions sont-elles plus faciles que d’autres ? Comment manœuvrer dans une tempête émotionnelle qui semble mener tout droit vers une séparation ou une attaque ? Le vent peut-il tourner et nous amener à élever cette relation par l’entente et la collaboration ? Ce vent peut-il avoir un impact sur une relation conflictuelle installée depuis plusieurs années ?

 

Qu’est-ce qu’un nœud relationnel ?
Noeud

 

Le nœud relationnel constitue une opposition de points de vue du style « mais si !/mais non ! » Chaque partie est accrochée à ce qu’il défend comme une huître sur un rocher, prêt à tout pour défendre son territoire. Et paf ! Feu nourrit ! Les affirmations s’entrechoquent, le ton monte, la pression aussi ! C’est ainsi que se met en place un processus de survie, qui rend complètement sourd et aveugle aux manifestations de l’autre.

C’est à ce moment-là que ce fabuleux allié qu’est notre cerveau va nous procurer un véritable arsenal défensif : nos ancrages émotionnels ! Notre système émotionnel va aller retrouver des références directement en lien avec ce que je défends. Ainsi s’enclenche le mécanisme de généralisation. Notre réalité, à cet instant, se construit sur des éléments que notre inconscient envoie en première ligne pour préserver notre perception de la situation. Par exemple :

              « Mais enfin ! Tout le monde sait ça ! »
              « Avec toi, c’est toujours la même chose ! »
              « Tu ne comprends jamais rien ! », etc…

Plus émotionnel, tu meurs !…

Afin de fortifier tout cela, notre corps s’y met aussi en manifestant ouvertement son opposition. Nous pouvons, par exemple, avoir une posture de recul et de renfermement (bras croisés, lever les yeux au ciel, soupirer, serrer les poings, etc…)

Tout notre être défend la position initialement prise, sans en démordre, adoptant ainsi une posture de rejet, captée par notre interlocuteur, plutôt qu’une position d’accueil et d’ouverture. Ce qui, pourtant, apaiserait bien des situations…

 

En résumé, le nœud relationnel est fait de trois caractéristiques :

  • L’affirmation
  • La généralisation
  • Le rejet

Pour passer du nœud à la boucle, il nous faut donc travailler nos réflexes.

 

Et la boucle relationnelle, alors, c’est quoi ?
Boucle

La boucle émotionnelle est également forgée de trois phases, qui constituent l’axiome de toute relation :

 

La phase d’accueil :

              C’est à travers cette étape que nous pouvons percevoir l’intention de notre interlocuteur à travers son langage non-verbal. Elle s’établit par les informations saisies par notre inconscient qui vibrent à la même fréquence, en harmonie, avec notre propre histoire, notre parcours de vie. En PNL, on appelle cela faire du calibrage.

 

La phase de flexibilité :

              Une relation de bonne entente a la particularité de provoquer un phénomène de synchronisation entre ses différents acteurs. Nous prenons les mêmes positions, aimons les mêmes choses, sommes au même rythme et en phase. Ici, on prend conscience que ce n’est pas le fond qui prime, mais bel et bien la forme.

Le fond correspond à ce que je veux faire passer, recevoir ou donner. Mais sans la forme, on aura beau essayer, nos chances de réussite sont très minces. La communication doit aussi faire place à l’ouverture à la différence et c’est dans le cadre de cette ouverture que l’on a besoin de la qualité de la relation, qui se traduit par la forme.

 

La phase d’accompagnement :

              Cette étape donne l’opportunité d’aller plus loin dans la collaboration qui s’est installée grâce aux deux phases précédentes. Elle nous permet d’aller ensemble, vers un objectif commun qui nous porte, riches de nos expériences communes, mais aussi de ce qui nous différencie.

 

Comment passer du nœud relationnel à la boucle relationnelle ?
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Enfant, j’ai eu la chance de mettre les pieds dans une discipline sportive qui m’a énormément apporté : le judo. J’étais la plus petite du groupe, tant en poids qu’en taille. Il a donc bien fallu que je trouve un moyen de m’imposer au royaume du tatamis ! J’ai vite compris que, finalement, ma petite taille était un atout puisque il me suffisait de me synchroniser au rythme et aux mouvements de mon partenaire pour ensuite l’amener à se déséquilibrer et enfin l’accompagner au sol. Le but ici n’étant pas d’étaler votre interlocuteur, bien sûr ! Mais cet exemple illustre bien ce concept de boucle relationnelle.

Pour y parvenir, il nous faut tout d’abord prendre conscience de la présence de l’autre dans notre territoire en qualité d’être unique avec sa propre vision du monde, tout comme nous ! L’autre ne riposte pas dans le but de nous mettre les nerfs en pelotes, mais bel et bien parce que ce qu’il défend est présent et réel pour lui.

Poser des questions est un bon moyen d’entamer cette marche vers la bonne entente. Ne nous dressons plus face aux « non », pour entrer dans une forme de flexibilité et de souplesse.

              « Que veux-tu me dire ? »
              « Quand tu dis « ça », que défends-tu d’important pour toi ? »
              « Que veux-tu me montrer ? » etc…

Ensuite, nous pouvons essayer d’obtenir plus d’informations, pour nous rendre plus précises les idées défendues par notre interlocuteur. Partons à la recherche du détail :

              « Tu me dis que ce point-là ne te convient pas: explique-moi ce qui ne va pas. »

Enfin, il est important de conserver une posture ouverte, afin de percevoir l’intention de l’autre sur le plan non-verbal.

 

La transition vers la boucle émotionnelle se fait donc également en trois étapes :

  • Passer d’une posture de rejet à une posture d’ouverture et d’accueil
  • Passer de l’affirmation à la question
  • Passer de la généralisation à la précision

 

Pour finir… 

Cet article n’est pas là pour nous pousser à abandonner ce que nous défendons pour tout admettre de l’autre sans rien dire. On peut rester dans une divergence de point de vue. En revanche le conflit est apaisé. Accepter que l’autre a des positions différentes sur un sujet commun enrichit notre relation. Dans le cas de la poursuite d’un objectif commun, l’ouverture élargit le champ des possibilités pour l’atteindre.

Tant que nous posons des questions, que nous reformulons, que nous précisons, la vision de l’autre, nous restons véritablement dans une posture d’accueil et de considération.

 

 

 

Ainsi s’acquiert la paix.
Sun Tzu, dans l’Art de la Guerre, disait « Qui connaît l’autre et se connaît lui-même, peut livrer cent batailles sans jamais être en péril »