Premier article écrit pour Phoenix-Coaching ! J’ai envie de partager avec vous un concept absolument fondamental dans le cadre de la relation à l’autre, j’ai nommé le Triangle de Karpman !
Mais « qu’est-ce à dire que ceci ?! »
Le Triangle de Karpman (ou Triangle Dramatique) est un schéma relationnel issu de l’Analyse Transactionnelle, qui est une théorie de la personnalité, de la communication et des rapports sociaux mise au jour par Eric Berne, psychanalyste américain des années 50 à 70.
Modélisé par Stephen B. Karpman dans les années 70, le modèle qui nous intéresse est intégré dans la notion de « jeux psychologiques », qui se mettent en place dans n’importe quelle interaction humaine : personnelle, parent-enfant, couple, professionnelle, équipe etc… Ces « jeux psychologiques » sont monnaie courante au sein de ces différents types de relation ! Ils peuvent s’avérer douloureux et très dévastateurs, car il faut savoir que certains jeux durent des années et se terminent dramatiquement (prison, hôpital, cimetière, …). Notons également que dans un jeu qui dure, tous les protagonistes finissent par être victime. D’où l’importance d’identifier ces mises en scène dans notre quotidien pour éviter d’entrer en jeu ou, si cela est déjà fait, pour en sortir au plus vite !
Cette théorie peut se modéliser de la manière suivante :
Un premier regard rapide sur le concept permet de constater qu’il met en œuvre trois protagonistes dans une relation résolument dynamique.
Les flèches entre ces trois rôles représentent à la fois les interactions entre les trois rôles qui peuvent être joués par différentes personnes en communication, les échanges de rôles entre ces trois personnes, et par extension, la communication entre les différentes parties d’une même personne, qui peut vivre les trois rôles comme trois niveaux de sa réalité intérieure.
Vous avez dit « dynamique » ?
Dynamique, oui. Car ce jeu implique trois rôles :
- Un Persécuteur
- Une Victime
- Un Sauveteur
Le Triangle Dramatique fait référence à des personnes qui semblent rechercher ces rôles de façon régulière et existentielle (même si leur motivation est inconsciente).
Bien que ces trois rôles soient différents, ils ont cependant un point commun : tous sont dans un état de méconnaissance (perception biaisée de la réalité) et donc de déni face à la situation.
Le jeu commence à partir du moment où les rôles sont établis ou pressentis par les acteurs. Ils vont ensuite être interprétés à tour de rôle par chaque protagoniste, selon leur évolution dans l’interaction.
C’est alors un véritable coup de théâtre ! Puisque le Sauveteur peut devenir Victime, la Victime devenir Persécuteur et le Persécuteur devenir Sauveteur, toutes les transformations sont possibles ! Et alors là, c’est franchement le bazar !
Il est donc primordial :
- De prendre conscience du jeu en cours
- D’en sortir
- De refuser toute proposition, même alléchante, d’entrer dans ce type de relation
3 rôles, donc…
Le Persécuteur
Il ressent la nécessité d’exprimer sa supériorité en rabaissant, dénigrant, humiliant, accusant sa Victime. Il domine, critique, harcèle et dévalorise dans une agressivité déconcertante !
Le Persécuteur n’a aucune connaissance des valeurs et de la dignité de sa malheureuse Victime, je dirais même qu’il s’en badigeonne le nombril avec le pinceau de l’indifférence !
Mais un peu de compassion, tout de même, car notre joyeux tortionnaire dissimule probablement une personne pétrie de trouille face aux relations ! C’est soit un Sauveur déchu qui, ne sachant plus comment s’y prendre, a décidé de dire « flûte! », soit une victime qui, n’en pouvant plus, a choisi de se rebiffer !
C’est ainsi que naissent des personnalités telles que celles d’Hermione Granger, Gregory House ou encore Obito Ushiwa !
La Victime
Elle se positionne comme inférieure et absolument incapable de résoudre la situation en jeu, c’est pourquoi elle recherche un bon samaritain pour conforter sa croyance. La Victime a une mauvaise connaissance d’elle-même et se considère comme étant une personne qui mérite d’être rabaissée, malmenée et qui a donc besoin d’assistance. C’est souvent une personne qui souffre depuis longtemps et ressent donc un sentiment d’impuissance et de désespoir. Elle a donc autant besoin d’aide que de critiques pour se sentir malheureuse. C’est une personne qui, intérieurement se sent irréprochable, mais qui, à l’extérieur, semble continuellement découragée et incapable de prendre la moindre décision. Elle développe une véritable compétence pour apitoyer, attirer, énerver, troubler…
On distingue deux postures différentes :
– la soumise : dévalorisée et faible, qui a peur de manquer
– la rebelle : agressive et lance beaucoup de revendications, par peur d’être abandonnée
C’est un rôle malheureusement fortement encouragé par l’éducation (on doit écouter nos parents, professeurs, et autres… sans répondre, sans s’affirmer dans ce qui est important pour nous) poussant ainsi à subir sans moufter.
Cela peut également être un rôle « confortable » puisque il attire l’attention et évite l’introspection. Ce n’est qu’un paraître, bien sûr, car la Victime ne s’accorde que peu de valeur (voir pas du tout) et cette tendance à la dévalorisation invite à la stagnation…
Le Sauveteur
Il se dévoue corps et âme à la veuve et l’orphelin. Il ne se sent de valeur que s’il peut se positionner au-dessus de la Victime. Il se pose en Sauveur, que son entourage le veuille ou non et ce alors qu’inconsciemment il ne veut sauver personne ! La vérité c’est que le Sauveur se sent mal à l’aise face à la détresse d’autrui et se sentant incapable de gérer ces émotions, il va mettre son nez partout ! Il va maintenir la Victime dans sa position, totalement conscient et convaincu de l’échec de son intervention, mais il kiffe ! car il sème des étoiles dans les yeux de ceux qui sont dépendants de lui. Il étouffe, apporte une aide on ne peut plus inefficace et crée la passivité par l’assistanat en proposant son aide à un être inférieur du haut de sa supériorité.
Cependant, ce comportement peut provoquer le ras-le-bol chez la Victime qui va s’éloigner de lui, laissant notre généreux Sauveteur planté là comme un radis !
Arrivé là, tout déçu qu’il doit être d’un tel manque de reconnaissance, notre Sauveteur change de côté obscur pour devenir Persécuteur ou Victime.
Laissez-moi sortir !
Nous passons tous régulièrement par ces rôles. Heureusement pour nous, il est possible de sortir de ce cercle triangulaire peu vertueux ! Il existe différente manière d’y parvenir :
– la première consiste à donner une réponse non défensive. Il s’agit donc d’accueillir et de prendre en considération le besoin de l’autre, sans pour autant oublier le sien (cf passer du nœud à la boucle relationnelle). Cela permet d’arrêter le jeu, de prendre du recul et surtout de prendre conscience du jeu qui s’installe pour refuser d’y entrer ! Car pour jouer, il faut au moins deux joueurs (sinon, c’est pas drôle…) !
– ensuite, soyons honnêtes, authentiques, ayons le courage de dire ce que l’on ressent, ce que l’on pense, sans mentir ni à soi ni à l’autre.
– restons bienveillants, factuels, interrogatifs, neutres, pour montrer que l’on est ouvert aux revendications de l’autre sans jugement de pierre. Cela peut permettre à notre interlocuteur de se ressaisir et donc de créer une communication productive.
– l’humour, et non pas l’ironie, peut aussi être un bon moyen de sortir de là. Le top du top, c’est l’autodérision ! Amplifiez le reproche qui vous est fait et riez-en : l’autre sera séché sur place et ne trouvera rien à ajouter. Peut-être même qu’il rira avec vous!
– assumons nos responsabilités sans nous sentir coupables, développons de l’empathie tout en apprenant à s’aimer sans être ni effacés, ni narcissiques.
– pensons groupe ou couple, plutôt qu’individu « nombril of the world » et trop dépendant émotionnellement…
Il existe bien d’autres possibilités encore ! Soyez bien avec vous-même! Il faut pour cela développer l’estime et l’affirmation de soi, la communication assertive travailler sur votre confiance en soi pour ne plus rien avoir à prouver à qui que ce soit! Il existe un nombre pharaonique d’excellents moyens pour y parvenir et sortir de scénarios sans autres intérêts que celui de nourrir le ver confortablement installé dans la Pomme de Discorde ! A partir du moment où le jeu a été identifié, créez vous-même vos stratégies pour en sortir de la manière la plus saine possible pour vous et votre interlocuteur. N’ayez pas peur d’être créatif !
Quand on sort du triangle, on met en place des situations de type « gagnant-gagnant » !
Marie Peyron,
Fondatrice de Phoenix-Coaching
Vous souhaitez sortir d’un jeu psychologique ? Je vous accompagne !
Merci pour ce contenu riche et très intéressant! J’ai non seulement apprécié le fond mais la forme et le ton font qu’on accroche aussi. Bravo et bonne continuation!
Juliette, merci infiniment pour ce retour on ne peut plus positif et motivant! Retrouvons-nous bientôt sous d’autres lignes. Belle journée à vous. A très vite!
Merci! Certaines situations du quotidien me paraissent d’un coup bien plus claires! Mais il faut une sacrée force pour ce sortir de ces satanés jeux! J’espère en être capable, mais c’est vrai que de mettre des mots et une « structure » sur ces moments perturbateurs du quotidien est une aide réelle. Continuez à écrire, à poster. Je reviendrai vous lire! A bientôt, donc! 😉
Merci, Marc pour ce beau retour! Effectivement ce n’est pas toujours évident. Mais l’important n’est pas de réussir tout de suite, mais de réussir… Prenez-le temps qu’il vous faut, exercez-vous, expérimentez, ouvrez-vous. Vous verrez que ce changement tant attendu pointera le bout de son nez bien plus vite que vous ne l’imaginiez! Je vous souhaite une très belle journée. A très bientôt!
Cet article est très bien fait. J’ai aimé la rédaction. Belle continuation!
Merci, Dam1. A bientôt!