Lorsqu’un individu utilise son ascendant, son autorité, ou son influence au sein de son foyer, dans le but de manipuler et/ou d’exercer une emprise malsaine sur son/ses enfant(s) ou son/sa conjoint(e), en usant de ses mots, ses gestes ou ses comportements pour blesser, effrayer, humilier et/ou que sais-je encore, celui-ci est coupable d’user de violences. Elles peuvent s’exercer sous différentes formes :
La violence psychologique
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Elle est une forme de violence très insidieuse, car elle peut s’exercer sans hurlements, sans cris. Cependant, les mots employés par l’agresseur ont pour objectif de dénigrer et de porter atteinte à l’intégrité morale de la personne qui les reçoit. Elle peut se traduire par le rejet, la terreur, l’isolement, le dénigrement, l’exposition à la violence conjugale (enfant) ou infantile (femme), l’indifférence, l’exploitation et/ou la corruption. Cette dernière est soumise à des dégâts émotionnels importants tels que la destruction de l’estime de soi, l’accès à un état dépressif voire suicidaire. Cette une pratique vicieuse pour au moins deux raisons :
- La première, c’est qu’elle passe inaperçue ! Une chape de plomb écrase et étouffe un peu plus chaque jour la victime sans qu’elle n’en ait conscience, jusqu’au jour où elle pète une durite sans comprendre ce qui lui arrive,
- La seconde, c’est que le bourreau trouve systématiquement une justification à ses paroles, à savoir, l’incompétence et/ou le comportement (réel ou supposé) de son souffre-douleur. Ainsi, toutes les responsabilités sont transférées sur la conscience de la victime qui finit par croire qu’elle est la cause de toute cette souffrance.
Au final, la personne visée en arrive à être complètement sous emprise, isolée et déstabilisée, ce qui entraîne une rupture totale avec tout son environnement social (famille, amis, collègues, etc…)
Exemples :
Un enfant reçoit des propos méprisants « tu me fais honte ! » « tu ne fais jamais rien de bien » « tu ne mérites pas de vivre », est humilié en public « tu n’es vraiment bon à rien, mon pauvre… », se fait uriner ou cracher dessus ou est témoin de violences conjugales.
Une femme est humiliée devant ses invités « cette robe te fait ressembler à… », est affublée d’un surnom dénigrant « la grosse » ou est témoin de violences sur ses enfants.
Rien ne justifie que l’on s’attaque sournoisement à la santé psychologique de quelqu’un, quoi que l’on puisse reprocher à cette personne. On n’en a pas le droit…
La violence verbale
Un autre moyen de détruire une personne et de mettre le brin dans sa santé morale et mentale, sans la blesser physiquement et sans laisser de « traces ». Elle est également utilisée dans le but de contrôler, effrayer, rabaisser, dénigrer, humilier, blesser… elle est déversée sous forme d’injures, de propos faits pour faire mal, de reproches, de critiques, d’humiliations, de menaces, de commentaires dévalorisants, de moqueries, de sarcasmes, de harcèlement (sous forme d’ordre, par exemple), d’interdictions répétées, d’insinuations malveillantes, de propos malaisants et bien d’autres formules tordues ; et ce quel que soit le ton utilisé : cris, hurlements, silences, ton brusque, interruption de l’intervention de l’autre, etc.
Exemples :
Un enfant se fait insulter « petite garce ! » « tu n’es qu’un imbécile ».
Une femme se fait rabaisser « tu es complètement folle ! »
Rien ne justifie que l’on insulte quelqu’un, quoi que l’on puisse reprocher à cette personne. On n’en a pas le droit.
La violence physique
Elle est la plus repérable, car elle est susceptible de laisser des traces. Elle est utilisée pour faire peur, terroriser, menacer et/ou faire mal physiquement. Elle met donc en danger l’intégrité et la santé corporelle de la victime. L’outil utilisé pour exercer cette violence est le corps qui est contraint et blessé. Gifles, coups de poings, coups de pieds, pincements, strangulation, étouffement, morsures, brûlures, membres tordus, bousculades, secousses, mutilations, utilisation d’objets pour battre (ceinture, club de golf, barre de fer, par exemple) agression par arme blanche ou arme à feu, contraintes (ligoter quelqu’un ou l’empêcher de bouger), séquestration, menaces de passage à l’action (en étant menaçant physiquement). L’agression physique la plus extrême est l’homicide.
Rien ne justifie que l’on frappe ou que l’on batte quelqu’un, qu’importe ce que l’on reproche à cette personne. C’est un acte condamnable, on n’en a pas le droit.
Exemples :
Un nourrisson se fait secouer.
Un enfant se fait jeter en bas d’un escalier.
Une femme reçoit un coup de poing.
La violence sexuelle
Elle désigne la volonté de contraindre une personne à subir ou faire des actes sexuels, avec ou sans contact physique, non consentis ou obtenus par la manipulation ou le chantage, et d’utiliser cette personne pour sa jouissance personnelle. C’est donc une violence qui utilise la sexualité, de manière détournée et totalement faussée, comme outil de contrainte imposée à une personne pour lui nuire tout en satisfaisant un désir, une pulsion violente et malsaine.
Elle peut prendre différentes formes : blagues sexistes, gestes significatifs, harcèlement, voyeurisme, exhibitionnisme, contacts sexuels, attouchements sexuels, pornographie juvénile, qui constituent des délits ; mais encore prostitution, inceste, viol qui sont des actes de pouvoir et de domination de nature criminelle.
Rien ne justifie que l’on agresse sexuellement ou que l’on viole une une enfant, une adolescente ou une femme. Peu importe les tords que l’on lui trouve ou ce que l’on lui reproche. C’est un acte criminel. On n’en a pas le droit.
Exemples :
Un enfant est contraint par un adulte de regarder des films pornographiques, de faire une fellation, de faire une masturbation ou de subir un rapport sexuel.
Une femme est contrainte de faire l’amour par peur de recevoir des coups. Une femme ivre subit un rapport sexuel sans en avoir conscience ou sans pouvoir se défendre.
La violence par négligence
La négligence est un phénomène trop souvent négligé (sans mauvais jeu de mots). En effet, son impact est relativement discret ainsi, elle est difficile à déceler. De plus, se pose la question du niveau minimum de soins à apporter à un enfant avant que la société n’intervienne. Sa définition n’est donc pas si évidente, mais globalement, elle peut être exprimée ainsi : il y a négligence lorsque les parents, ascendants, ou toute autre personne responsable des soins d’un enfant ne satisfont pas les conditions nécessaires à son bon développement psychologique, physique, émotionnel/affectif et intellectuel. La négligence se distingue donc par l’absence ou l’insuffisance des gestes essentiels pour que l’enfant se développe « normalement ». Elle peut prendre la forme d’absence de soins médicaux, de privation de nourriture, de soins d’hygiène corporelle, de vêtements, d’éducation, ou par un manque de surveillance, d’affection et d’attention.
Rien ne justifie qu’un enfant soit privé de soin ou doive faire face à l’indifférence de son entourage sensé le protéger. Peu importe les justifications ou ce qui lui est reproché ; On n’en a pas le droit…
La violence matérielle
La violence matérielle s’attaque aux objets et aux biens dont on a besoin dans la vie de tous les jours, qui ont une certaine valeur ou, par exemple, qui permettent d’entrer en contact avec l’extérieur. Bien évidemment toujours dans le but de marquer, de blesser la personne qui se retrouve dépossédée de ce à quoi elle tient, de ce qui nourri ses plaisirs et adouci ses journées.
Rien ne justifie qu’une personne soit privée de ce qui est important pour elle. Peu importe ce qu’on lui reproche. On n’en a pas le droit…
Exemples :
Un enfant voit ses jouets confisqués ou brisés.
Un ado n’a pas le droit d’être en contact avec ses amis, est privé de sorties, de téléphone.
Un homme détruit toutes preuves de la vie sociale de sa conjointe en déchirant ses photos ou des lettres qu’elle a reçues.
La violence économique
Cette forme de violence est très fréquente. Elle a pour but de réduire au maximum l’autonomie de la victime et donc de créer chez elle une forme de dépendance à son bourreau. Sans compter qu’elle rend impossible la fuite du domicile. Elle s’exerce par la privation ou la prise de contrôle des ressources financières du foyer, signature de crédits à l’insu de la victime, contrôle de sa vie professionnelle (interdiction de travailler, nuire au retour à l’emploi, etc…)
Rien ne justifie qu’une personne soit privée de ses revenus. Peu importe ce qu’on lui reproche. On n’en a pas le droit…
Exemples :
Un enfant doit donner toutes ses économies pour fournir un adulte en alcool ou en drogue.
Une femme doit donner toute sa paie à son conjoint et doit lui demander la permission pour l’utiliser.
La violence administrative
Cette forme de violence est surtout présente chez les conjointes de ressortissants français. Pour garder le contrôle sur elles, ces derniers leur confisquent leurs papiers d’identité, leur permis de conduire, leur carte vitale ou encore leur livret de famille. J’ai même eu une cliente qui m’a expliqué que, lors d’un voyage à l’étranger avec son mari, de dernier lui avait confisqué son passeport afin qu’elle ne puisse pas revenir sur le sol français : c’est complètement aberrant !
Rien ne justifie qu’une personne soit privée de son identité administrative et/ou de ses droits civiques. Peu importe ce qu’on lui reproche. On n’en a pas le droit…
L’exposition à la violence
Cette forme de violence peut être exercée de trois façons :
– violences sur la mère, les frères et/ou les sœurs pour soumettre, manipuler et contrôler un enfant. Elles surviennent alors que l’enfant est indirectement ou directement témoin des sévices subis par sa mère ou ses frères et sœurs. L’enfant peut être physiquement présent et assister impuissant au calvaire de sa mère ou bien être enfermé dans une pièce (sa chambre, par exemple) et entendre tout ce qui se passe à l’extérieur (les coups, les cris, les pleurs…). Il peut aussi ne pas être témoin direct de la scène, mais constater après coup les violences subies par la victimes par les traces laissées par l’agression (contusions, bleus…)
– violences sur le(s) enfant(s) pour soumettre, manipuler et contrôler la mère. Ainsi, l’enfant devient un enjeu de la relation. Parfois, cette contrainte peut être imposée pendant la grossesse, avant même que l’enfant ne soit né. Face à une telle situation, la mère perd son rôle de figure autoritaire vis-à-vis de son enfant. Dans ce cas de figure, le lien mère-enfant est sacrément abîmé voire totalement brisé. La mère se retrouve dans une posture d’inconfort insoutenable puisqu’elle est contrainte de toujours devoir s’adapter face au comportement violent de son conjoint, dans le but de protéger ses enfants. Une double peur s’immisce et s’installe en elle : peur des conséquences pour ses enfants et/ou crainte des représailles sur sa propre vie.
– violences sur un animal auquel la victime est émotionnellement attachée.
Ces formes de violence sont aussi destructrices sur « l’observateur » que s’il les avait vécues lui-même. Elles laissent des lésions importantes dans le psychisme de la victime par « procuration ».
Rien ne justifie qu’un individu, quel que soit son âge ou son sexe, doive assister impuissant à un déferlement de violence sur un être qu’il aime. Qu’importe ce qu’on leur reproche. On n’en a as le droit!
La violence, si on n’en parle pas, elle tue!
Ne gardez plus le silence!
Courageusement vôtre,