« Il est temps que tu grandisses! », « Il serait bon que tu te comportes comme une adulte », « Va p’têt falloir devenir adulte, hein! », etc… J’en passe des vertes et des pas mûres…

               Je veux bien, mais ça veut dire quoi? Vous vous sentez adulte vous? Si oui, sur quels critères vous basez-vous? En ce qui me concerne, j’ai toujours eu l’impression d’avoir 4 ans dans ma tête. J’ai même plaisir à utiliser, pour faire grincer des dents mon entourage « d’adultes », à utiliser l’expression « quand je serai grande…».

               Pendant longtemps, je me suis sentie en plein délit d’imposture quand quelqu’un m’appelait « madame » ou parlait de moi en tant que « femme ». Je me disais que le jour où je m’assumerai en tant que telle, ce syndrome se volatiliserait et que mon comportement deviendrait « normal » par la même occasion. Ben non! Si je me sens femme aujourd’hui, j’ai toujours 4 ans dans ma tête! Et c’est tant mieux! Pour rien au monde je ne voudrais devenir une adulte clichée en panne de rêve et qui traîne la savate du lundi au vendredi en attendant le week-end!

               Il y a encore souvent des moments où de nouveau je me sens « fille ». Peut-être parce que je n’ai pas d’enfant et que je vis ma vie à fond, ce qui me déleste de ces responsabilités qui semblent peser si lourd sur les épaules de mes semblables… Cela ne signifie pas que je suis immature, bien au contraire! J’ai acquis la notion de responsabilité à deux ans lorsque j’ai dû apprendre à m’occuper de ma mère, de mon frère et de moi. Mais je n’ai effectivement pas la vie bien rangée qu’ont la majorité des femmes de mon âge. Je ne suis pas à la recherche des mêmes choses… Je veux vivre chaque jour que l’Univers, Dieu ou qui bon vous semble fait. Je veux la sentir s’exprimer à travers chacun de mes gestes, de mes regards, de mes pensées… A mes yeux, se « poser » c’est mourir! Il est hors de question que je devienne cette adulte-là!

               Je suis capable d’adapter ma posture en fonction des situations (je ne vais pas me pointer habillée en clown à un entretien d’embauche, c’est évident), de l’incarner et de l’assumer. Je sais être sérieuse sans me prendre au sérieux. Jamais personne ne m’empêchera d’être continuellement en contact avec mon enfant intérieure et de la laisser s’exprimer! Elle a suffisamment été brimée (et le mot est faible) comme ça! Je veux continuer à rire quand la neige craque sous mes pas, à prendre mon pied quand je fais un bonhomme de neige ou une blague idote, à littéralement jouir quand je saute dans une flaque, à rêver ou pleurer devant un dessin animé…

               Elle est la source de mon imagination, de ma créativité et de ma curiosité. C’est elle qui me pousse constamment à m’interroger, à apprendre toujours plus, à me dépasser. Elle me fait voir le monde comme aucun autre « adulte » ne me l’a montré jusqu’à présent.

Elle fait beaucoup de c*nneries, mais qu’est-ce qu’on rigole! Elle est ma meilleure alliée et fait partie intégrante de ma personnalité, de mon être tout entier. J’ai bien l’intention de la laisser grandir et s’épanouir. De la laisser vivre. Je l’aime et grâce à elle je m’aime, Moi.

Etre enfant n’empêche pas d’être une grande personne!

               Alors je vous en prie, celles et ceux qui se retrouvent dans ce message, dites-vous que c’est okay! Vous êtes des gens « normaux » et vous êtes brillants! Ne laissez-pas s’éteindre votre côté enfantin et malicieux qui vous caractérise sous prétexte de devenir un adulte au cul pincé. Vivez votre aventure à votre convenance. Etre heureux et bien avec soi, c’est tout ce qui compte.

Malicieusement vôtre,